Chez Sonia, observations sur mon temps... et dans mon espace aussi

Remarques, observations à propos de ce que j'observe, de ma vie, de ce qui m'entoure, de mes expériences, à travers mes lunettes de Française devenue marocaine...

mercredi, septembre 14, 2005

Mourning...


Je ne suis pas versee dans le melodrame habituellement, mais je voudrais neanmoins dedier une pensee particuliere a une personne qui vient de quitter ce monde. Il s'agit d'un collegue de travail, nous etions dans le meme department, nous lui avions fete ses 60 ans il y a moins de 6 mois. Il avait quelques petits soucis de sante, mais rien qui puisse faire subitement pencher la balance. C'etait un homme pieux. Je l'aimais beaucoup, je parlais de ce monsieur a tous mes proches, car, moi pourtant qui ne suis pas tres versee dans la religion, j'adorais sa maniere de raconter l'histoire des personnages de religion a la maniere de contes de fees... Abraham, Noe, Marie, etc... C'en etait magique, vraiment... Il etait simple. Il representait un peu au sein du siege de Ze Corportation, d'une moyenne d'age relativement jeune, la figure du doux guide-patriarche aimant tout le monde, toujours a favoriser la concorde et l'harmonie.

Le probleme, c'est qu'il ne travaillait plus avec moi au siege mais etait reparti dans un des autres sites de Ze Corporation, depuis 3 ou 4 mois. Je ne le voyais plus, mais nous continuions (notre equipe, j'entends) a garder le contact avec lui.

Moi, depuis qu'il est parti, je ne lui ai parle au telephone qu'une seule fois, au tout debut. Et cela faisait une semaine que je me disais: "Sonia, tiens, ca fait longtemps que tu ne lui as pas parle. Demain, tu l'appelles." Puis les jours se sont succede, plus ou moins debordes (a posteriori, on se rend compte que, finalement, souvent, ca n'etait que des futilites), et je ne l'ai pas fait, me disant que ca attendrait au lendemain.

Mais maintenant, il n'y a plus de lendemain possible, c'est trop tard. Terrible! Et la, on se sent frustre, floue, la vie (ou plutot la mort) nous a joue un tour... Car, vous l'avez compris, ca n'etait pas du tout previsible, personne ne s'y attendait.

Et c'est la deuxieme fois cette annee que ce tour m'est joue...

Alors, sans faire la donneuse de lecons, si vous pensez a quelqu'un, ila chi wahad nghouzlkoum f qalbkoum, essayez de ne pas oublier que parfois, ca va tellement vite, juste pour eviter cette horrible frustration.

6 commentaires:

  • À 16 septembre, 2005 13:10 , Blogger Unknown a dit...

    c'est jolie de garder des souvenirs sur un quelqu'un comme 9A
    INNA LILLAHI WA INNA ILAYHI RAJI3OUN

     
  • À 17 septembre, 2005 00:40 , Blogger Jallal EL Idrissi a dit...

    T’as raison Sonia et cela l’est d’autant plus pour les expatriés. En lisant ton texte, j’ai fait un backflash sur mes nombreuses années à l’étranger, et j’ai revu toutes les personnes de ma famille qui ont passé à l’au-delà. Sans laisser de préavis. Rien du tout. Seulement un téléphone qui sonne… En y pensant, je crois que cela a forgé en moi une impression spéciale de la mort, où justement il n’y a pas de place pour les signes symptomatiques qui préparent progressivement au pire mais seulement la binarité : X était vivant hier, X est mort aujourd’hui. Du coup même la réaction à l’annonce est spéciale, trop passive je dirais, dépassée par les évènements.

     
  • À 17 septembre, 2005 12:20 , Blogger Sonia a dit...

    Merci Jallal...

     
  • À 17 septembre, 2005 12:39 , Anonymous Anonyme a dit...

    Souvent on sort cette maxime célébre dans le vent :"Il ne faut pas remettre les choses de la veille au lendemain".

    Il ne faut surtout pas que tu culpabilises ou autre sur ce sujet, c'est la vie qui est comme ça et parfois elle est sans pitié.

    Bon courage.

     
  • À 17 septembre, 2005 22:58 , Blogger Sonia a dit...

    @Hicham
    Non je culpabilise pas, mais bon, je ne peux empecher de me dire: "Et si tu l'avais appele, ..."

    @Tarik
    Honnetement, oui. Au bureau, je deteste appeler les gens par leurs titres (ex.: docteur, ingenieur, etc...) parce que c'est le signe d'une societe tres hierarchisee, ce qui est le cas en Egypte, et je mets un point d'honneur a n'appeler les gens que par leur nom)> Mais ce monsieur etait le seul pour qui je prenais plaisir a l'appeler "Sayyed XXXXX", pour signifier "Monsieur"... Pour moi, cela voulait tout dire.

     
  • À 18 septembre, 2005 13:59 , Anonymous Anonyme a dit...

    Je n’aime pas la mort. elle me terrifie.
    La perte d’un proche me hante, c’est toujours dur surtout quand on est loin comme disait Jalal. Jusqu'à présent j’ai la "chance" de ne pas avoir perdu beaucoup de monde dans ma famille. Par contre certains de mes amis sont passés à l’au-delà dans la fleur d’âge, ce qui m’a marqué et explique peut être pourquoi je suis plutôt de nature mélancolique.
    Ce que dit Sonia est important. Parfois on ne pense pas aux mauvaises surprises de la vie et on reporte des gestes, des simples gestes, à une date ultérieure. Puis on reboucle. Quand on s’en rend compte c’est un trop tard.
    La mort a cette caractéristique particulière : Après coup on fait des résolutions, on décide de faire des efforts de s’occuper un peu plus des autres. Puis le temps efface cela. Comme des châteaux de sables. On recommence. C’est humain. Le temps nous fait bien des tours !

     

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