Chez Sonia, observations sur mon temps... et dans mon espace aussi

Remarques, observations à propos de ce que j'observe, de ma vie, de ce qui m'entoure, de mes expériences, à travers mes lunettes de Française devenue marocaine...

mercredi, novembre 18, 2009

La qualification usurpée de la France à La Coupe du Monde 2010

Je suis heureuse de savoir la France qualifiée, certes, mais c'est une qualification, il faut être franc, usurpée. Et aujourd'hui, j'exprime mon ras-le bol face à cette équipe de France qui m'enrage par sa petitesse.

Tout d'abord, ce soir, seul un seul interviewé, l'arbitre Bruno Derrien, a exprimé l'idée qu'il y a avait injustice, manque d'équité, et même d'éthique. Il y a eu faute d'arbitrage, et je reprends la formule de Buno Derrien : la qualification n'est pas "glorieuse"... A mon sens, cela prime sur le résultat. Sans main, pas de qualification. La France est qualifiée sur une énorme faute...

A la suite de cela, pas content de cette qualification minable, "cheap", Domenech tient une conférence de presse où franchement il donne honte de mauvaise foi et d'arrogance : il réagit de manière "je-m'en-foutiste" lorsque des questions lui sont posées en anglais (il pourrait quand même faire preuve d'un peu d'humilité face à son inculture); il répond de manière fuyante quand on lui parle de la main de Henry : "Je ne l'ai pas vue" et surtout il réagit mal quand les journalistes essaient de gacher son plaisir. Une fois de plus, il aurait pu faire preuve, cette fois-ci plus que jamais, d'humilité et de décence. "Non, c'est ma victoire, c'est bien fait pour votre gueule, vous les journalistes qui critiquez tout le temps..."

Si vous analysez son discours de conférence, et je crois que c'est général chez lui, il aborde toujours sur les mêmes 2 thématiques :

1) L'émotion, la joie, le bonheur de ce moment à savourer, par lui, l'équipe de France, les supporters et tous les Français... "On a encore 8 mois pour se préparer" (encore et toujours la même rengaine, à chaque fois, on doit tout recommencer de zéro...)

2) L'effort, le coeur, le dépassement déployés par l'équipe de France... "A la force du poignet" a-t-il dit. Elle est bien bonne celle-la! Je crois qu'il ne s'est même pas rendu compte de son mauvais jeu de mots, car ça, c'est bien au sens propre que ça s'est passé cette fois-ci! Mais son leitmotiv, c'est vraiment la sueur du travailleur, qui arrache ce qu'il obtient par un dur labeur. C'est une notion très catholique, ai-je envie de dire : la récompense n'est méritée que si elle est le fruit du labeur...

Le problème, et ce que Domenech refuse de comprendre, c'est que sa théorie, sa structure psychanalytique, ses choix, que sais-je!, bref, les décisions qu'il prend pour l'équipe de France font de l'équipe de France une équipe moyenne, à la limite de la médiocrité, qui passe toujours de justesse. Comme dans les classes, il y a toujours quelques élèves de ce type : moyens, qui tournent entre 8 et 11, le plus souvent en-dessous de la moyenne... L'équipe de France, c'est la même chose. Mais il n'y a pas de raison que l'équipe de France soit dans cette condition avec tous les joueurs dont elle dispose, en fait, la meilleure brochette de joueurs de foot mondiaux! Ca ne vous manque pas, le beau spectacle des matchs de foot avec panache, où l'attaque est belle, magnifique, perçante, technique, impressionnante? Eh bien, non, on a un foot pauve, misérable, peureux... A chaque fois, on tombe dans les bas calculs de points en fonction des résultats des autres équipes du groupe... Cela me désole, c'est en complète antinomie avec les notions d'élite et d'excellence dont la France aime se gargariser (et dont j'admets que je suis fière), et j'en impute la responsabilité à Domenech qui nous impose cela depuis trop longtemps!

Comment peut-on ne pas faire jouer Ribéry, Nasri, Benzema?! Ce sont des stars, de l'excellence brute dans leur domaine.

Je ne comprends pas que Domenech soit maintenu à son poste. Il nous faut un nouveau souffle, une vraie équipe, grande, car elle en a les atouts, mais Domenech, pour une raison que je ne maîtrise pas s'osbtine à nous faire subir son goût pour la galère!...

mercredi, août 12, 2009

Le choc de l’accident de voiture…

Depuis quelques mois, je suis assez sensible à ce sujet, venant récemment d’acquérir une voiture, ma première en fait, quelques mois après l’obtention, tardive certes pour mon âge, du permis de conduire marocain. Comme à mon habitude, m’émerveillant et allant de surprises en chocs émotionnels (dégoût, agacement, énervement, incompréhension, plaisir aussi) face aux situations nouvelles, j’observe mes semblables, je me découvre de nouveaux comportements, et adopte une attitude introspective qui désole certainement une partie de mes amis, tellement ce que je peux leur faire partager leur parait désormais banal…

Les accidents de voiture. Oui, je sais, on vous en a tellement rabâché les oreilles, entre la télé et la radio, que vous êtes mêmes tous capables de le dire en arabe : hawadith as-sairr… ;-) Eh oui, même moi, je le connais. En fait, ce ne sont pas les statistiques des accidents de la route, le nombre de morts causé par an, ou le fait que ça soit horrible, etc… que je souhaite évoquer. C’est plus la réaction humaine, psychologique que l’on peut avoir, lorsque l’on se trouve à proximité de ces accidents… Maintenant que j’y pense, je précise qu’il s’agit des accidents impliquant des dommages corporels, selon le langage des assurances, lorsque des personnes sont physiquement atteintes par ces accidents, qu’elles le soient de manière légère ou grave.

Concrètement, cela fait un peu plus de 6 mois que je conduis, et il m’est déjà arrivé de passer en voiture près d’un lieu d’accident récent où visiblement une ou plusieurs personnes avaient été blessées. La dernière fois, c’était ce samedi 08 août 2009, sur le tronçon reliant Rabat à l’autoroute menant vers Fès. Il devait être entre 16h et 17h. L’accident venait de se produire il y a moins de 5 minutes. Je suis vite passée. Je n’ai gardé que quelques flashes d’images, étant bien entendu choquée, devant me concentrer sur la conduite de ma propre voiture, et sur ma maîtrise de moi-même… Un motocycliste était impliqué. Au moins une autre voiture ; il y en avait déjà plusieurs stationnées sur le bas-côté mais impossible pour moi de distinguer la ou les voitures impliquées de celles qui s’étaient arrêtées pour aider ou simplement voir. En tout cas, pas de voiture en plein milieu de la chaussée. La moto était sur le terre-plein gazonneux du milieu, écrabouillée. Le motocycliste, debout, sale (comme un mécanicien plein de cambouis) sautillait sur une jambe ; à l’autre, il n’avait plus sa chaussure. Peut-être sautillait-il justement parce qu’il avait perdu sa chaussure. Peut-être sautillait-il parce qu’il avait mal. Je ne saurais dire. En tout cas, il était debout. Au même moment, à 20 mètres devant moi, je vois une silhouette sur la chaussée droite qui saute haut, à plusieurs reprises, les bras levés au ciel et les ramenant à son visage ; maintenant que j’y repense, je ne me souviens plus s’il s’agissait d’un homme ou d’une femme ; tout ce que je dont je me souviens, c’est qu’il s’agissait de cette même gestuelle symbole de catastrophe dévastatrice caractéristique des cultures de la Méditerranée. Quatre ou cinq personnes attroupées autour d’un garçon, dix-douze ans, lui aussi debout, allant à première vue bien, si ce n’est que son visage portait des traces larges de sang. Au final, beaucoup de dégâts matériels apparemment, peu corporels.

Ces visions m’ont oppressée. Il m’a fallu 5 bonnes minutes pour me calmer tout en roulant. Je suis toujours aussi étonnée de cette sensation lorsque je passe à proximité de ce type d’accidents. Cela peut arriver à tout moment, à n’importe qui. Supposons que cela arrive, que faire ? Quel numéro appeler ? Comment s’organiser ? Si on est soi-même impliqué dans un accident ? Ou encore, si on est le seul à passer dans les parages et à pouvoir porter secours ?

Malheureusement pour le cas particulier que je viens de vous décrire, le motocycliste impliqué venait de me dépasser à toute vitesse quelques minutes auparavant… Si moi j’étais à la vitesse limite autorisée, soit 100 km/h, je n’ose tenter d’évaluer la sienne…

Durant les 5 minutes suivantes, après avoir dépassé le lieu de l’accident, je prononçais répétitivement une formule religieuse, a’oudou billah, presque comme une incantation, pour me calmer, pour conjurer le sort, pour tout un tas de raisons dont je n’ai probablement pas conscience. Ce qui me soulève le plus le cœur, lors de ces événements, c’est cette idée de vies humaines impactées, choquées, brusquées comme une sorte de déviation brusque sur le chemin tranquille de la vie. On est là, tout va bien, rien à signaler de particulier, et puis la seconde d’après, ça n’est plus le cas… Ca vous tombe du ciel, comme ça, comme une météorite ai-je envie de dire (sachant bien entendu que je n’ai jamais expérimenté moi-même la tombée d’une météorite… ;-) ). Au-delà de la matérialité des blessures, des vies en danger, des vies perdues même, de personnes brisées et en pleurs, ce qui m’inquiète sourdement, c’est l’instantanéité de la chose. Cela tombe comme un couperet.

Je pense que mon psy parlerait de phénomène d’identification. Par exemple, voir un cadavre n’a en réalité rien d’effrayant ; le cadavre ne représente pas une menace en tant que tel. Toutefois, la peur de la vue d’un cadavre, peur assez commune, s’explique selon lui par le fait que l’on s’identifie à ce cadavre, en pensant, consciemment ou non, à soi-même mort, ce qui est certainement une idée peu réjouissante…

mardi, mars 03, 2009

Démarches administratives au Maroc : le jeu de piste!

Ces dernières semaines, je suis à fond dans les démarches administratives, pour ma nouvelle voiture : carte grise, changement de plaques, vignette, etc... (mirrci, mirrci, allah ya3takoum sahha, bla tasfiqqat, merci beaucoup... ;-)). Alors au début, j'ai essayé inconsciemment ce que j'appelle la stratégie des filles marocaines sur le sujet : se chercher un protecteur, généralement mâle, qui va se charger de tout ça pour vous, simplement parce que vous le valez bien... Alors c'est allé de mon chéri à mon oncle (seule figure masculine familiale disponible), je suis même passée par ma mère (disponible car à la retraite). Bon il faut dire que j'avais pas trop le choix non plus de recourir à autrui : j'ai acheté la voiture alors que j'entamais une mission professionnelle à l'étranger, donc je n'étais pas là pour réaliser les démarches administratives...

Maintenant que je suis de retour, j'essaie de combattre cette tendance à se reposer sur les autres, dès qu'il s'agit de ces sujets qui paraissent au premier abord inextricables comme les démarches administratives que vous n'avez jamais faites. Pour tout résumer, je me suis rendu compte que ce sont des comportements de faux raccourcis : d'abord, quand vous déléguez à autrui, vous prenez des risques de ne pas être satisfait; de plus, vous augmentez votre dépendance vis-à-vis d'autrui; et à la fin, vous restez toujours dans ce noir face aux choses que vous ne comprenez pas...

Alors hier, c'était la date limite de ma carte grise temporaire. Je n'avais absolument aucune idée de ce qu'il me restait à faire, si ce n'est que date limite de quelque chose égale une action à entreprendre. Je suis allée à ce fameux Service des Mines, près de la COMANAV (petite parenthèse, je me demande pourquoi les cartes grises de voiture sont rattachées aux Mines, je n'ai pas très bien saisi..., ou c'est juste une confusion de dénomination?). Arrivée là-bas, j'apprends que le Service en question a déménagé de quelques centaines de mètres, sur le boulevard qui mène vers la nouvelle entrée de la gare Casa Port. Allez, on est motivés, on va aller découvrir! Je me déplace vers la nouvelle administration, pour trouver... un local administratif apparemment pas encore complété (il y a encore des sacs de gravats par terre comme pour construire, il y a encore de la poussière comme celle des bâtiments pas encore finis) mais, ô agréable surprise!, les guichets sont numérotés, thématisés (c'est-à-dire qu'un guichet ne gère pas tout à la fois) et en plus, ce Service a mis en place un système informatisé de file d'attente, avec un ticket numéroté, par type de service pour lequel vous venez, et un appel automatique des numéros distribués... J'étais vraiment contente, la vérité! Ce qui ne m'a pas empêchée de me dire que si je sautais de joie pour un système automatisé de file d'attente, c'est que mes prétentions pour le Maroc avaient nettement diminué... J'ai eu ma nouvelle carte grise au bout de 20 minutes environ, sans avoir à faire des coudes pour ne pas me laisser doubler par de plus grandes gueules que moi.

Ensuite, que devais-je faire? J'ai appelé l'un de mes mâles protecteurs qui m'a expliqué que je devais aller produire mes plaques d'immatriculation. Direction Tarmassi, bd Roudani à l'angle de Bir Anzarane. Je présente ma carte grise, ma CIN, l'interlocutrice fait elle-même les photocopies, me demande de régler et me dit de passer le jour même à 18h. J'arrive à 18h45 (boulot, embouteillages, pluie obligent), les plaques sont montées sur la voiture à 19h. Génial!

Ensuite quoi d'autre? La vignette! Ah d'accord? Et, comment on fait pour l'avoir? Idem, je m'étais renseignée auprès du même mâle protecteur : "Tu vas la régler dans n'importe quelle perception d'impôts. Il y en a une au tout début de la route d'El Jadida, en face des fleuristes". Aujourd'hui ce matin, je me lève tôt pour aller chez nos amis des impôts de la route d'El Jadida... pour obtenir la réponse que, pour les vignettes auto, ça n'est pas chez eux... "Ah bon a sidi? Ewa finn khassni namchi?" d'un ton boudeur (encore une réaction de fille!). "Il faut aller au niveau du centre ville, à côté de la place aux pigeons." C'était déjà un peu tard, donc j'y irai entre midi et deux.

13h environ, j'y suis, mais par où faut-il entrer? Malgré la question posée au gardien de voitures, j'ai quand même fait le tour du pâté en passant devant l'entrée de 2 autres administrations avant de trouver la bonne! Je monte, je trouve facilement le bureau (des feuilles A4 sont placardées à même le mur pour indiquer les directions). Et là, on m'explique que je dois payer le prorata 2008 (ah! bon, je ne savais pas, je pensais que j'allais payer au prorata l'année 2009 car je viens d'obtenir mon immatriculation à peine hier...), que je dois aller faire une photocopie de ma carte grise, pour revenir payer 2009. Je vais faire la photocopie, je reviens, et là, le monsieur me dit : 770 Dh... Ah! bon? (eh! oui, encore une petite surprise), mais c'est écrit partout 700 Dh, alors pourquoi 770? Il m'explique que c'est à cause du retard : 10% de plus. Mais quel retard? Je viens d'avoir ma carte grise à peine hier... Et là, le monsieur m'explique que même si j'ai eu une prolongation jusqu'à hier, il aurait fallu qu'au moment d'obtenir la prolongation (du Service des Mines, délivreur de carte grise), je demande quand même mon numéro d'immatriculation définitif (ce qui signifie que le Service des Mines n'avait pas ma carte grise pour me la donner mais connaissait quand même le numéro d'immatriculation définitif, c'est un peu bizarre...) et venir régler la vignette à ce moment-là! Décidement, que d'aventures, ça fait plein d'obstacles, comme les feintes à la Gad El Maleh!

Bien entendu, je n'ai pas cherché plus en avant la logique de la chose, et comment je pouvais savoir, etc... J'avais déjà en main le petit autocollant tant convoité.

Demain, il me reste à aller actualiser ma police d'assurances pour leur donner mon numéro d'immatriculation. Alors le dernier clien d'oeil des aventures administratives de Sonia (woaw! c'est trop marrant!;-)), c'est que je ne savais pas où est situé mon assureur car j'avais délégué à mon oncle et à ma mère le soin de s'en occuper, quand j'étais à l'étranger! J'ai repéré sur internet le boulevard en question pour y aller demain.

Au final, c'est comme une carte au trésor, sauf que vous savez pertinemment qu'il n'y a pas de trésor à la fin, juste votre bon droit (ou devoir) d'être en règle avec la loi et entretemps, pour y arriver, vous avez eu votre dose de péripéties plus ou moins marrantes. Et un peu de fierté d'avoir fait tout ça grosso modo tout seul.

mercredi, septembre 05, 2007

De l'information au Maroc

Dernièrement, pour le travail, je devais faire des recherches sur certains secteurs d'activités économiques au Maroc, sur Internet. Le type d'informations que je cherchais consistait en chiffres, statistiques, évolution, benchmark à l'échelle internationale, contenu de l'intervetion publique dans le domaine, informations qualitatives, etc... L'objectif de cette recherche était de déterminer, arguments à l'appui, si un projet, que je devais étudier, était intéressant, répondait à une demande, si l'offre dans le domaine n'était pas trop abondante, etc...

A force de tourner et retourner toutes les combinaisons possibles liées au sujet d'étude (pour les moteurs de recherche), et d'écumer une grande partie des articles et écrits disponibles sur le sujet (toujours, je vous le rappelle à l'échelle du Maroc), j'ai fini par me rendre compte que les informations diffusées étaient exactement les mêmes, et souvent de piètre qualité. Les sources consultées vont des sites d'informations en ligne, aux articles archivés des publications nationales, en passant par les sites d'entités gouvernementales et administratives, les blogs "thématiques", les sites d'associations.

Deux principales remarques:

1/ L'information "tourne en rond" sans se diversifier. Non seulement les chiffres ne sont pas très développés dans la culture marocaine (par manque de rigueur et peur de divulguer des informations "top-secret" ou compromettantes, je suppose), mais en plus, on retrouve exactement les mêmes à l'unité près. Vous allez me dire : "Encore heureux qu'on retrouve les mêmes, c'est le but dis donc!" Certes, mais ce que j'entends par là, c'est que l'on voit clairement que l'information n'existe pas, ou en tout cas, si elle existe, qu'elle n'est pas diffusée. Il semblerait que les personnes, je dirais, chargées de produire et transmettre l'information, ne vont pas à la source de l'information, mais se contentent de reproduire du réchauffé. Plutôt que d'aller interviewer le(la) responsable/ spécialiste du sujet au fin fond d'une administration quasi-inconnue au bataillon, d'une entreprise, on récupère ce qui existe déjà sans trop se poser de questions.

En plus, en fonction des chiffres disponibles, un article à tendance à les insérer comme ça, comme un cheveu sur la soupe, pour dire: "Voilà, hakou, y a des chiffres dans mon article!...", on ne sait pas ce qu'ils viennent montrer, justifier, démontrer mais ils sont là... La structure de l'article en devient donc souvent bancale.

2/ Cette pratique du réchauffé aurait également tendance à générer du plagiat. Dans mes recherches, il m'est arrivé de retrouver 2 ou 3 phrases successives exactement dans le même ordre, dans 2 documents différents. Ou bien, d'observer, que les exemples pris pour illustrer l'article sont comme par hasard les mêmes...

Je trouve cela dommage, et source de beaucoup d'améliorations possibles, d'une autre manière d'exploiter l'information, sur toute la "chaîne de production". Ah! oui, un autre point, les sites officiels des agences urbaines de villes. On devrait s'attendre à y trouver une certaine uniformité, en terme de structure, de types d'informations, tout en comprenant que les sites Internet reprennent les spécificités des villes en question: après tout, une ville est une ville. Mais non, c'est plutôt en fonction de ce que la ville a "envie" de communiquer. C'est dommage aussi: ça coupe l'herbe sous le pied de ceux qui veulent comparer, critiquer dans un sens positif...

Anyway, je voulais partager cette petite humeur. A bon entendeur! ;-)

jeudi, août 16, 2007

C'est officiel: je viens de déposer ma demande de nationalité marocaine

Eh bien voilà, je disais donc, c'est désormais officiel: je viens de déposer aujourd'hui ma demande de nationalité marocaine. Je ne peux pas honnêtement vous dire que je saute au plafond de joie, j'espère simplement que je ne fais pas une bêtise.

C'est donc le début de la fin d'une série de péripéties administratives qui m'ont carrément amenée à penser que le sort s'acharnait pour me faire comprendre que le Maroc ne voulait pas de moi. J'aurais bien voulu me servir de ce prétexte pour partir, mais un autre motif, plus important à mes yeux, prévaut et fait que je suis encore là.

Je n'ai donc pas eu le choix: je suis Française depuis maintenant 26 ans, je n'ai jamais été marocaine pour un sou (en-dehors quand même de mes attachements de coeur pour ce beau pays où j'ai grandi, et dont une partie de ma famille est originaire), et là, soudain, parce que j'ai envie de vivre ici, je me vois contrainte de devenir Marocaine, sous peine de ne pas avoir de papier justificatif de ma situation ici. En effet, parce que ma mère est marocaine, je me vois contrainte à devenir obligatoirement Marocaine. Il est désormais illégal de délivrer une carte de séjour, habitullement réservée aux étrangers, à tous les étrangers dont la mère est marocaine (je ne parle pas du cas du père, car les enfants sont dans ce cas automatiquement marocains).

Je ne sais pas trop encore ce que cela avoir comme conséquences, aussi bien au quotidien, que sur le plan symbolique. L'idée que je serai désormais considérée comme Marocaine dès que je serai en territoire marocain, ne me réjouit pas au plus haut point.

Certains d'entre vous me rétorqueront que je fais preuve d'un certain snobisme vis à vis de la citoyenneté marocaine, du haut de ma nationalité française. Je ne réagirais pas de la même manière s'il s'agissait d'une citoyenneté, disons, occidentale, ou d'un pays développé... Malheureusement, je dois admettre qu'il y a probablement un peu de vrai la dedans. Mais la question n'est pas là, selon moi: à un âge d'adulte, je me vois forcée d'endosser des droits et des devoirs qui ne m'ont jamais été inculqués, desquels je me sens complètement étrangère, ignorante, et pour lesquels je ne souhaite pas fournir d'efforts. D'abord, des droits, je ne pense pas en bénéficier de beaucoup; quant aux devoirs, je ne me vois pas du tout me pencher sur les questions épineuses du Maroc, me forger une idée, une opinion, et militer pour cette prise de position. Soit dit en passant, je ne fais même pas ça pour la France, mais quand même, la France peut très bien se débrouiller sans moi... ;-)

Voili, voilou, je tenais à marquer le coup... Je vous tiendrai au courant de la suite, s'il y en a une.

mardi, juillet 31, 2007

Début de vacances en Tunisie

J'ai vécu au Caire, je vis actuellement au Maroc, et passe en ce moment mes vacances en Tunisie, auprès de mes amis tunisiens. Une sacrée teinte nord-africaine!

En fait, je ne viens de passer que 2 jours ici, donc bien entendu, pas assez de recul. Ceci étant dit, j'ai passé une après-midi à Hamamet et suis partie prendre un verre à Villa Didon.

Hamamet est effectivement conforme à l'image qu'on peut se faire d'une station balnéaire réputée: de beaux hôtels le long d'une corniche, il suffit de traverser cette corniche pour avoir les pieds dans l'eau. De grands parasols en bois plantés dans le sable, une mer agréable avec une température qui ne décourage pas les plus frileux, de la musique en background très "summer time", une population d'Occidentaux ou de Tunisiens occidentalisés. C'est ce qu'il faut lorsqu'on veut se déconnecter sans trop vouloir fournir d'efforts.

Villa Didon est, d'après ce que l'on m'a expliqué, un hôtel de luxe, avec une signification particulière liée à son nom: le nom est celui d'une ancienne reine de Carthage, le design est orienté de façon à représenter l'histoire de cette reine (ainsi une fresque est dessinée sur le sol de l'entrée de l'hôtel symbolisant sa venue à Carthage), le tout sur fond de décoration tendance. Y étant allée la nuit tombée, ce qui m'a surtout frappée, c'est la vue imprenable sur la baie de Tunis. En plus, hier, il y avait quasiment une pleine lune basse, qui se réverberait sur la mer, et le cadre était tout à fait sublime.

De manière générale, j'ai apprécié le calme et l'organisation de ce pays, enfin, de ce que j'ai pu en voir jusqu'ici. Je note la propreté des rues, la signalisation claire des routes... Ah oui, il ne m'a pas fallu plus de 10 minutes également pour sortir de l'aéroport, ce qui est agréablement remarquable.

Je vous en dirai plus dès que j'aurais fait plus de ballades et de sorties, et surtout fréquenté plus de Tunisiens et Tunisiennes.

samedi, novembre 11, 2006

Completement deconnectee

Comme vous le savez peut etre, cela fait maintenant plus de 2 ans que je suis au Caire, debarquee ici suite a une candidature censee faire demarrer ma "carriere".

Aujourd'hui, le bilan humain est assez mitige. Je m'explique. Une experience longue a l'etranger, bien evidemment, est vecue de differentes manieres, en fonction des circonstances de chacune. En ce qui me concerne, il s'agit d'une expatriation choisie, motivee par des raisons que je qualifie de murement reflechies, rationnelles, ayant pese le pour et le contre. Je precise quand meme que, de memoire, au moment du choix a faire, il n'y avait quasiment aucun contre: c'etait plutot l'excitation de la jeunesse qui croit que le monde lui appartient, face a une aventure pas du tout prevue, et qui represente un virage a 90 degres qui sort des chemins deja traces...

Aujourd'hui, je souhaite parler du resultat humain, ou sociologique (a l'echelle d'un seul echantillon) de cette experience. Le resultat peut se resumer a une sensation de deconnection avancee vis a vis des anciens reperes humains, ou bien d'etre un electron libre sans aucune attache. Comme l'avait deja ecrit Supertimba il y a deja plusieurs mois de cela, c'est du Lost in Translation.\, tres difficile a controler.

Deja, a l'origine, je suis moitie-moitie, et des le depart, bien que je considere qe c'est l'une de mes plus grandes richesses, cela n'est pas toujours facile a gerer, cette double appartenance culturelle, par rapport aux autres, d'un cote ou de l'autre. Ensuite, je me suis eloignee, par le temps et l'espace, de ma famille. Nos chemins, involontairement, se sont ecartes l'un de l'autre, et ce ne sont pas les vacances d'au maximum 4 semaines, ni les coups de fil ou l'on vous passe toute la famille au bout du fil, qui reussissent a maintenir le lien, et le partage de sujets communs. Vous voyez de quoi je vous parle? Parfois, un membre de ma famille me parle de sujets familiaux importants, vous savez, quand on vous met a jour sur les derniers developpements d'un sujet (petites querelles inter-familiales, questions d'heritage et autres sujets de type administratif, etc...) et alors je me sens completement a la masse: je n'arrive plus a comprendre comment des choses pareilles se produisent! Et je ressens alors une sorte d'imcomprehension, teintee d'agacement, sur le fait que l'on puisse accorder de l'importance a des details pareils... Mais en meme temps, ma reaction m'inquiete: je perds le lien avec ma famille. Bien entendu, il va sans dire que l'incomprehension est reciproque: il y a maintenant des sujets que je sens ne pas pouvoir partager avec eux, car... ils ne comprennent pas. Je pense par exemple, a toutes mes preoccupations professionnelles, avec mes espoirs, joies et coups de gueule, que je ne peux plus partager car il faut les mettre dans un contexte particulier, le mien, et qui leur est desormais etranger. Mes amis, d'enfance et de plus tard, on est en contact, certes, entre Internet, les visites en coups de vents quand je vais dans l'un de mes 2 pays, mais il y a des choses qui ont ete perdues entre-temps. Oui, il y a toujours ces ami(e)s que vous pouvez voir a n'importe quel moment et vous avez l'impression que vous vous etes a peine vus hier! Mais je ne fais plus partie de leur quotidien, et inversement... Et ca c'est important.

Alors, ici, je suis avec mes amis, qui sont en realite ma famille, mais on est tous pour une bonne part, des "expatries" en transition; on n'est pas chez nous, on sait qu'on est ici pour du temporaire (ce temporaire peut signifier plusieurs annees), et qu'a un moment ou un autre, on sera amenes a se separer les uns des autres... Etrange sensation, qui d'ailleurs renforce l'importance de ces amis, a mes yeux.

Au final, cette sensation de rupture avec mes anciens reperes, en fait ce qu'on appelle des "institutions socialisantes" (famille, amis, entre autres) est plutot destabilisante. Et ce qui destabilise, inquiete...

Quant au travail, je me rends compte qu'il est cense jouer un role preponderant dans ce maintien psychologique du lien. D'autant que dans mon cas, c'est la seule et unique raison pour laquelle je suis ici, au Caire, et pour laquelle, involontairement, j'ai mis en danger mes "liens". Et quand il y a de petits soucis au travail, des insatisfactions et autres frustrations habituelles, ils prennent alors une ampleur exageree. Ce qui n'est pas bon, quand on sait que l'equilibre consiste a ne pas mettre tous ses oeufs dans le meme panier... ;-)

Cela n'est pas evident de gerer, au moyen de la raison et de la conscientisation de etats d'ame, des choses liees au psychologique...