Chez Sonia, observations sur mon temps... et dans mon espace aussi

Remarques, observations à propos de ce que j'observe, de ma vie, de ce qui m'entoure, de mes expériences, à travers mes lunettes de Française devenue marocaine...

mardi, mars 14, 2006

Pays exotique...

La vie n'a parfois aucun sens. Vous etes dans des pays exotiques, avec des salaires plus ou moins "exorbitants", des avantages et autres "incentives" pour vous faire croire que vous etes le centre du monde de votre entreprise, que sans vous, l'entreprise fait faillite (ha ha!, la bonne blague!)... Mais au final, ca sert a quoi tous ces bonus, si vous n'avez personne avec qui les partager?

Le pire, c'est quand en fait vous croyez que vous faites partie de ces privilegies d'expatries, et que vous vous rendez compte que ces avantages proposes ne sont nullement des avantages, mais des necessites sans lesquelles, vraiment, vous ne pouvez pas vous en sortir dans le pays d'accueil. Bref, vous vous etes fait avoir...

Vous rentrez le soir, apres une journee de travail, durant laquelle vous avez donne toute votre energie, parce que vous n'avez nulle part ailleurs ou la depenser, vous etes reste tard le soir, car tout simplement, apres 17h30, alors que tout le monde plie bagages super vite, eh bien, vous, vous restez super tard, car vous n'avez simplement nulle part d'autre ou aller. Vivre comme les autochtones, vous vous rendez vite compte que c'est impossible, c'est trop complique: vous passez votre journee a demander a tout le monde au bureau comment vous pouvez faire ce que vous voulez faire, et comme dans tout pays exotique qui se respecte, jamais deux personnes ne vous donnneront la meme reponse. Donc chez vous, c'est bien, c'est propre, la femme de menage etait la hier, c'est votre chez-vous, c'est grand mais c'est vide, il n'y a pas beaucoup de vie, c'est impersonnel. C'est vrai, comme vous n'etes la que pour quelques mois, vous ne prenez la peine d'investir en decoration interieure: vous ne voulez pas gaspiller de l'argent, et vous vous dites: c'est pas grave, que vous pouvez tenir le coup quelques temps dans un appart que vous n'amenagez pas comme le cocon de vos reves... Donc vous travaillez comme un malade, et vous vous dites que vous investissez pour votre avenir, surtout professionnel, vous acquerez de l'experience, ca fera la difference sur votre CV plus tard, ca en vaut le coup.

Entre-temps, avec l'ere de la communication actuelle, vous restez plus ou moins en contact avec vos amis, ceux d'enfance et ceux du lycee et de l'universite, votre famille, bref, avec ceux qui comptent pour vous. Et vous etes super ravi de partager avec eux les resultats (ou les effets) de votre investissement professionnel: avant de partir, tout le monde vous avait dit qu'il allait venir vous rendre visite. Au bout de pusieurs mois, vous faites le bilan: 2 visites, le reste c'est des visites ou l'on vous informe que le passeport est perime, que les finances ne permettent pas, que c'est prevu pour l'ete prochain, que l'on avorte a la derniere minute...

Vous rentrez de temps en temps au pays, mais vos amis, ceux d'enfance et ceux du lycee et de l'universite, votre famille, ils sont super occupes, c'est vrai, ils travaillent, ils sont dans leur train-train quotidien, comme vous, vous avez le votre dans votre pays exotique, il faut les comprendre apres tout. Finalement, vous trouvez qu'ils ne sont pas tres interesses avec votre envie de partager votre investissement avec eux. EN fait, il y a plein de choses qu'ils ne comprennent pas: comment vous vivez la-bas, vos etats d'ame, meme la raison pour laquelle vous etes la-bas... C'est vrai il y a du travail pres de ces gens-la, vos amis, ceux d'enfance et ceux du lycee et de l'universite, votre famille.

Mais c'est vrai, au final: pourquoi vous etes dans ce pays exotique? Pourquoi vous etes dans ce pays exotique a vous coltiner tout ce qui est ecrit au-dessus? Vous le savez vous? Moi, je ne sais pas.

10 commentaires:

  • À 15 mars, 2006 16:05 , Anonymous Anonyme a dit...

    y'a plusieurs raisons, mais je crois que si elle est ds ce pays, c'est parc qu'elle est entière elle part au bout des choses, parc que c'est une battante qui assume ses choix...et si elle doute,cela prouve que malgré cette armure de professionnelle robuste, elle n'a pas perdu son humanité...

     
  • À 15 mars, 2006 23:45 , Anonymous Anonyme a dit...

    ben peut 'etre qu'elle pensais guérir de son mal de vivre , que ça serais mieux ailleurs etc ....
    un conseil /il faut sortir !!! sont pas si barbare les exotiques .

     
  • À 19 mars, 2006 00:46 , Anonymous Anonyme a dit...

    Tu as fait un peu la meme chose, regarder les chose comme si ca ne te consernait pas... Ca facilite la chose.
    Je sais exactement ce que tu ressens et je sais que ce n'est pas facile. tu ne trouveras de reponses qu'une fois de retour au pays...Crois pas avant, alors ne ta fatigue pas a vouloir comprendre maintenant.
    Si tu n'es pas bien, reviens; mais je sais que tu ne vas pas te laisser faire. Tes journees sont vides; remplis les, et ca passera plus vite.
    Je tapppelle La semaine prochaine:::Tien bon

     
  • À 19 mars, 2006 14:15 , Anonymous Anonyme a dit...

    Vous avez de la chance de pouvoir voir le monde avant de vous poser. Vous vivez votre liberté et cela a un prix : mais je vous assure que celui de la liberté n'est pas mesurable! Alors, coup de blues normal mais vous devez avir suffisament de tonus pour réagir! Take courage!

     
  • À 19 mars, 2006 18:54 , Blogger Sonia a dit...

    Merci a tous de votre soutien. Il y a vraiment parfois des moments ou je me demande: Mais quelle mouche m'a piquee pour aller si loin?!... Ca n'est pas necessairement une question d'eloignement geographique, mais c'est juste que c'est si complique de retrouver les siens.

    Oui effectivement le travail, l'experience, la liberte, se prouver a soi-meme que l'on est capable, la recherche de l'autre, oui certes, mais parfois toutes ces belles raisons, tres valables d'ailleurs, volent en eclat a la moindre vibration quand on rentre chez soi et que l'on ouvre la porte sur un appartement vide, noir et sans vie...

    Oui il faut le meubler cet appart, lui donner vie, ainsi que meubler mon temps ;-) j'espere que cela se fera au fur et a mesure. En attendant, non je ne craque pas, je reste la! Le monde n'a qu'a bien se tenir! ;-)

    Merci encore.

     
  • À 20 mars, 2006 13:49 , Anonymous Anonyme a dit...

    Nari Sonia c’est poignant ton billet !
    Tu en poses des questions toi ! a mon avis c’est un petit moment de vide et bientôt les choses vont rentrer dans l’ordre. il nous arrive tous de passer par ce genre de moments et s’en sortir puis y revenir etc etc …. C’est ça qui fait le charme de la vie. On apprécie certains compagnies et certains plaisirs parce que justement il nous arrive de s’en priver . Sans ce manque on saura jamais quel goût a tout ça.
    Qu’est ce que je raconte là … du n’importe quoi peut être … Mais bon je persiste et signe , quelques soit le lieu, l’entourage, c’est dans l’esprit que ça se passe. On peut rendre exotique la chose et enjoliver la vie si on veut.
    Cependant je comprends très bien que la ou tu es, un environnement qui t’es un peu inhabituel et tu te sentes parfois seule. Je le conçois parfaitement. Mais quand même Sonia ne me dis pas que y’a une poignée de gens avec qui tu peux sortir et passer des moments agréables…
    Ta remarque sur les amis restés au Maroc je la partage complètement. J’ai vu la même chose, on dirait que les gens préfèrent tous obéir à un certain modèle et mode de vie. Mais bon il y a des rescapés quand même :)
    Tiens un conseil de lecture « L’emploi du temps » de Michel Butour. Ca raconte presque la même chose sauf que l’auteur était expatriés …. à Londres .
    Allez Sonia la vie est belle n’est ce pas ?

     
  • À 25 mars, 2006 22:03 , Blogger Sonia a dit...

    Salut Larbi, desolee d'avoir tarde a te repondre, j'etais super occupee. Et toi, tu etais passe ou?

    Oui, tu as raison, c'etait un coup de blues, un peu plus intense que les precedents, et puis avec le temps, les necessites du quotidien reprennent le dessus...

    Pour les amis, oui heureusement, je dois reconnaitre que, quelque part, c'est un peu ce que Jihane m'a laisse en legs au moment de son depart au Maroc... ;-) Ca va mieux maintenant.

    Je vais essayer de me debrouiller le livre dont tu parles, mais je ne sais pas quand: c'est pas evident de toujours trouver les livres francophones recherches.

     
  • À 23 mai, 2006 22:42 , Anonymous Anonyme a dit...

    Hé bé alors ma poulette?
    Dis, les deux visites, j'en fais partie ou non? ;-)

    Quant à tes questions...tu te demandes pourquoi tu es partie si loin...Tu sais que j'ai fait comme toi et que j'ai poussé la distance un peu plus...Du coup, rentrer du Congo c'était cher et pas rentable en terme de durée. Bref, il est vrai que depuis que je suis rentrée, je me rends compte vraiment de tout ce qui me manque et tout ce que m'a apporté (et également enlevé..) cette expérience.
    Tu as la tête dans le guidon, tu es fond (comme d'hab' ;-) ). Le recul viendra avec ton retour, là tu pourras avoir les idées un peu plus claires et être plus objective.

    Je sais comme toi que ces expériences aux 4 coins du monde ne sont pas qu'une partie de plaisir. Mais malgré tout...quelle riche expérience!!!
    Allez pitchounette, dans quelques mois tu les regretteras tes cairotes ;-)

    bisous

     
  • À 07 août, 2006 09:01 , Blogger SC a dit...

    Coucou Sonia... super ton blog... cet article est celui que j'aurai toujours voulu écrire: j'en ai ma claque. C'est en effet bien beau l'argent et le grand appart, mais je ne supporte plus ni le pays ni ses habitants. Surtout que finalement, l'argent part vite et le bonus vient juste d'arriver, alors encore combien de temps encore à trimer au soleil ??

    Le départ en sera toujours repoussé, je cours après mon "futur" confort de vie et je suis sûr que ce maigre pactole ne durera pas plus de quelques mois en Occident, à moins que... je ne reparte pas dans un pays exotique ? car les jeunes prêts à se dépenser 12 heures par jour dans le désert (désert terrestre, désert culturel, désert sentimental pendant un temps, désert moral, social, cérébral...) ne courent pas les rues.

    Et finalement, quelle reconnaissance ? attention à ce que de grands groupes français ne nous trouvent pas trop déracinés ou inadaptés quand nous postulerons pour leur grand siège parisien. Le seul point commun sera d'y avoir la clim'

    On pourra bien leur expliquer que l'on s'est battu pour faire fonctionner des méthodes de travail, appliquées depuis 20ans partout ailleurs, et qui n'auront pas survécu à notre départ ? on sera inutile où l'on voudra aller. Nous sommes managers ? génial. C'est sûr ça payera ;-(

    Alors qu'est-ce qu'il faut faire ? Rester et attendre... se dire que plus l'on reste, plus l'on a de chances de se rapprocher de la villa-piscine et de la Jeep Cherokee du voisin de 50ans. Ah, ce rêve est en fait le tranquilisant du vieil expat', celui qui lui permet de se tenir tranquille et de survivre, pour le "jeune" on a le téléphone et la Hyundai. On lui dit que "c'est bien, qu'il a plein d'avantages, qu'il a beaucoup de chance". Moi je me dis que le jour où je serai trop cher, dans un an ou deux, on me jetera. Adieu la villa et le V8 du Cherokee.

    Je crois que je vais mettre mon cv à jour sur internet. Si j'en ai le courage et le temps.

    Romain,
    au Caire jusqu'à...

     
  • À 22 octobre, 2006 03:46 , Anonymous Anonyme a dit...

    trés bon article !!! bonne continuation !

     

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