Chez Sonia, observations sur mon temps... et dans mon espace aussi

Remarques, observations à propos de ce que j'observe, de ma vie, de ce qui m'entoure, de mes expériences, à travers mes lunettes de Française devenue marocaine...

mercredi, septembre 05, 2007

De l'information au Maroc

Dernièrement, pour le travail, je devais faire des recherches sur certains secteurs d'activités économiques au Maroc, sur Internet. Le type d'informations que je cherchais consistait en chiffres, statistiques, évolution, benchmark à l'échelle internationale, contenu de l'intervetion publique dans le domaine, informations qualitatives, etc... L'objectif de cette recherche était de déterminer, arguments à l'appui, si un projet, que je devais étudier, était intéressant, répondait à une demande, si l'offre dans le domaine n'était pas trop abondante, etc...

A force de tourner et retourner toutes les combinaisons possibles liées au sujet d'étude (pour les moteurs de recherche), et d'écumer une grande partie des articles et écrits disponibles sur le sujet (toujours, je vous le rappelle à l'échelle du Maroc), j'ai fini par me rendre compte que les informations diffusées étaient exactement les mêmes, et souvent de piètre qualité. Les sources consultées vont des sites d'informations en ligne, aux articles archivés des publications nationales, en passant par les sites d'entités gouvernementales et administratives, les blogs "thématiques", les sites d'associations.

Deux principales remarques:

1/ L'information "tourne en rond" sans se diversifier. Non seulement les chiffres ne sont pas très développés dans la culture marocaine (par manque de rigueur et peur de divulguer des informations "top-secret" ou compromettantes, je suppose), mais en plus, on retrouve exactement les mêmes à l'unité près. Vous allez me dire : "Encore heureux qu'on retrouve les mêmes, c'est le but dis donc!" Certes, mais ce que j'entends par là, c'est que l'on voit clairement que l'information n'existe pas, ou en tout cas, si elle existe, qu'elle n'est pas diffusée. Il semblerait que les personnes, je dirais, chargées de produire et transmettre l'information, ne vont pas à la source de l'information, mais se contentent de reproduire du réchauffé. Plutôt que d'aller interviewer le(la) responsable/ spécialiste du sujet au fin fond d'une administration quasi-inconnue au bataillon, d'une entreprise, on récupère ce qui existe déjà sans trop se poser de questions.

En plus, en fonction des chiffres disponibles, un article à tendance à les insérer comme ça, comme un cheveu sur la soupe, pour dire: "Voilà, hakou, y a des chiffres dans mon article!...", on ne sait pas ce qu'ils viennent montrer, justifier, démontrer mais ils sont là... La structure de l'article en devient donc souvent bancale.

2/ Cette pratique du réchauffé aurait également tendance à générer du plagiat. Dans mes recherches, il m'est arrivé de retrouver 2 ou 3 phrases successives exactement dans le même ordre, dans 2 documents différents. Ou bien, d'observer, que les exemples pris pour illustrer l'article sont comme par hasard les mêmes...

Je trouve cela dommage, et source de beaucoup d'améliorations possibles, d'une autre manière d'exploiter l'information, sur toute la "chaîne de production". Ah! oui, un autre point, les sites officiels des agences urbaines de villes. On devrait s'attendre à y trouver une certaine uniformité, en terme de structure, de types d'informations, tout en comprenant que les sites Internet reprennent les spécificités des villes en question: après tout, une ville est une ville. Mais non, c'est plutôt en fonction de ce que la ville a "envie" de communiquer. C'est dommage aussi: ça coupe l'herbe sous le pied de ceux qui veulent comparer, critiquer dans un sens positif...

Anyway, je voulais partager cette petite humeur. A bon entendeur! ;-)